Dans ta toile

Dans ta toile
L 'ARAIGNEE TISSE LA FRAGILE TOILE DE LA VERITE .

vendredi 7 octobre 2011

Noêldorado

Les femmes noires, violées, portent le masque. Dessous grincent les dents. Elles auraient aimé rester vierges, vierges de dignité, pour les perles des bagues, pour les princes prophètes, pour l’homme Christ roi du piercing. Livide est le mur de la machine, les crânes noirs y font double tatouage ; femme mère, fille veuve.  Le fils dernier, à l’usine. 23 octobre avant JC, et déjà se profile la date ; 24 décembre 2011 il renait, le bébé à sa maman, un bébé a barbe, il ressemble à sa maman patrie ; pas une ride sur le voile de l’oubli, pas une ride sur le mur des folles machines, 2011 ans de couperose, 2011 ans de bagne, 2011 ans d’écriture avec le seul et même traitre mot ; travail.
Que ça dans l’oreille ; travail argent, deux pendentifs massifs qui bouclent l’oreille.
23 décembre avant JC, c’est ce soir, c’est ce noir, la nuque du monde se tend vers sa croix, son angle facial porte les yeux non sur la foi, sur le foie. Oie. Paupières farcies de bouffe et d’or fin.
        Elles marchent, elles marchent dans leur immense immobilité. Mon dieu elles font le tour du monde et le monde a cette même allure ; il fait le tour des femmes, ne les voit pas.
Les couleurs sont noires, le noir des orbites à l’heure de la prière sournoise aux banquiers de noël. Vestes blafardes sur jupes grimaces.  Des bas au teintes décrépites pour tenir les cannes au chaud, les cheveux tissés à un présent pervers séculaire immémorial funeste et sempiternel ; travail, tout au noir, rien aux femmes, maraudes privées de bijoux.
La pluie du plomb et des larmes des enfants du monde est leur seul vrai vêtement.
Les vils parapluies démocratiques protègent l’infâme des crachats, on les nomme secrets défense. De longs messieurs, noirs,  crânes sertis de beaux chapeaux, passent en limousines aux profils arrogants pour une visite du bout de l’arcade à leurs usines métal et poudre. Foudre. Foutre.
Et lorsque le feu s’éteint les jeunes mères en noir, mains atrophiées cachées dans les poches, rêvent d’un chemin musical ou JC n’aurait vraiment pas d’âge, elles rêvent d’une symphonie qui leur tord la bouche et de leur portrait sous l’ombre noire du masque on perçoit dans leur face un frémissement, on devine plutôt, un tremblement du menton, sous les voiles noirs serpentent des nids de reptiles qui étouffent les gorges. Et sous les jupes horrifiées se taisent les lèvres.
Au front pâle du mur de la machine d’acier une ardente cheminée bande sa fumerole de mort pour l’honneur et la gloire des présidents du monde à l’œil glacial et aux sourires commissionnés. Les présidents font un collier de mort au monde et les femmes en noir enténèbrent les sourcils du ciel.
JC, si tu viens vraiment demain 24 décembre 2011 dans les berceaux du monde, crève toi les yeux avant.

Dom

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